• Je voudrais aujourd'hui rendre un hommage à ma conception toute personnelle de l'amitié. La véritable amitié, celle qu'on a trop tendance à reléguer à un rang inférieur à l'amour. Cette cause de tant de désaccords inter-sexes. En effet, combien se sont déjà plaint d'une personne voulant « plus » que de l'amitié ? L'amitié est-elle, donc, quantifiable ? Es-ce, donc, un « sous-sentiment » ?  Je n'aime toujours pas accorder la moindre valeur à la quantification  des choses, aussi, je ne dirais rien de plus en contradiction avec cette conviction, que nous avons là affaire à deux registres complètement différents. L'amour est conditionnel. L'amitié est inconditionnelle. L'amour se base sur une conception égoïste du plaisir, de la chaleur, du bonheur. On donne son âme à l'amour pour recevoir une contrepartie tangible. Pour ne pas avoir froid la nuit. L'amitié se base sur des ressentis plus subtils. Une passion commune. Un sens de l'humour commun. Des épreuves désagréables communes. Là où l'amour grandit et s'épanouit dans les offrandes mutuelles, l'amitié grandit et s'épanouit dans une histoire ou but commun. Mais tout autant que l'amour, l'amitié n'est pas quelque chose d'acquis. L'amitié s'offre, elle peut se reprendre, et ne laisser derrière elle qu'un goût amer de souvenirs heureux. Et la première des raisons qui peut, selon moi, tuer une amitié, c'est le jugement. Car s'il est une chose de se confier à un ami, ce qui relève d'une démarche personnelle dynamique, il en est une autre de voir un ami rentrer dans des considérations pour lesquelles il n'a pas été invité. Et voilà l'ancien ami, transformé de son seul fait en un indécent pillard, qui viole grossièrement ce qui lui à été offert. Peut on appeler « ami » celui qui rentre par effraction dans votre maison, détruit sciemment plusieurs meubles, et critique ouvertement l'aménagement ? Quand l'inconditionnel se mue en jugement de valeur, nous avons ni amitié, ni amour, nous n'avons plus qu'un étranger si semblable à la masse grouillante des gens insipides. Ces mêmes étranger qui nous poussent à rechercher la compagnie de gens moins insipides. Mais plutôt que de regretter cette perte, je range bien précieusement, au fond de mon coeur, les souvenirs heureux qui jadis firent la force de cette amitié. Car j'ai du respect pour cette force, et j'ai du respect pour les choix qui ont menés les anciens amis à la séparation. Car chacun doit suivre sa propre route et accepter que chacun fasse de même. Les véritables amis se retrouveront aux croisements. Les autres se retrouveront à l'arrivée.

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