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unclekouby dans
Le Requiem des Fous le
29 Mai 2007 à 12:14
« Combien ? ». L'homme moderne à besoin de quantifier le monde qui l'entoure. Est-il à ce point aveugle à la qualité des choses qu'il ne peut les apprécier qu'en en jaugeant la quantité ? Mais voilà, l'homme moderne est un numéro. Numéro de série d'une pièce de la machine. Et la machine veut engranger toujours plus. Elle ne distingue pas ce qu'elle engrange, juste combien elle en engrange. Et ainsi elle formatte ses rouages à ne penser qu'en terme de chiffre dès le plus jeune âge. Elle met en avant les vertus d'une valeur intangible et impalpable. Et ceux qui osent renier Sa Majesté le Chiffre, elle les marginalise. Eux, ces pauvres fous dont elle ne tire aucun profit. Eux, ces pauvres fous qui glissent sur les rouages sans les accrocher. Et ils se retrouvent dans le bac à déchets de la machine, prêt à être oubliés et remplacés par quelque pièce plus performante. Mais toute machine à besoin d'huile pour fonctionner convenablement. Et sans cette huile, la machine rouille et ne tourne plus qu'en détruisant lentement ses rouages. Mais qu'importent les rouages tant que les quotas sont respectés. Et les rouages se mettent à pester contre la machine, conscient qu'elle ne marche plus aussi bien qu'avant. Et ils se demandent pourquoi ils rouillent. Mais la machine est parée pour se genre de rebellions. Et une nouvelle fois elle vante les mérites de Sa Majesté le Chiffre en projetant sur leurs dents endolories des images de ses plus fidèles serviteurs. Et elle leur rappel qu'eux ont augmenté le profit sans jamais pester, qu'eux ont droit à leur propre huile, et que leur numéro de série restera à jamais dans les petits papiers de Sa Majesté. Et les rouages rouillés, persuadés que leur salut réside dans l'ascension vers Sa Majesté, cessent de pester. Et ils tournent, cassant leurs dents une à une, aveuglés par les illusions d'espoir, comme autant de papillons jetant leur dévolu sur la flamme qui brûlera leurs ailes. Mais aucune machine n'est éternelle. Et quand viendra l'heure inévitable où, à force de trop vouloir, elle volera en éclat dans un dernier râle d'avidité, qu'adviendra-t-il des rouages ? Que feront-ils tourner ? Et qu'adviendra-t-il de l'élite des rouages, ceux qui resteront à jamais dans les petits papiers de Sa Majesté disparut ? Une chose est sûre, les pauvres fous marginaux sortiront de leur poubelle et inonderont le monde de leur huile...
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