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unclekouby dans
Le Requiem des Fous le
27 Mai 2007 à 22:34
Une nouvelle fois ce soir j'ai attendu que l'inspiration me vienne. Est-elle venue ? Pendant un instant j'ai eu peur qu'elle m'ait quitté. Car comme tout créateur, je suis habité par une Muse. Et comme tout créateur, sans cette Muse, je serais condamné à errer sans fin dans un monde que je subirais et dont je ne serais pas l'architecte. Mais que fait donc cette Muse dont je ne saurais me passer ? Elle a plusieurs armes très efficaces. Elle me repousse, m'ignore, se moque de moi, considère que je ne la mérite pas. Mais quelle que soit l'arme, la conséquence est toujours la même. Elle me frustre. Elle me blesse. L'important n'est pas ce qu'elle est, mais ce qu'elle n'est pas, ce que je voudrais qu'elle devienne. Et, fort de ce désir, je m'arme de mes mots, car c'est par eux que j'espère la faire mienne. Dès lors, je n'écris plus pour moi, mais pour ma Muse. Et chaque phrase, je ne l'écris plus, je lui murmure à l'oreille. Et imaginer ses yeux toucher le fruit de mon âme est mon moteur. Et par mes mots, je m'affranchit du superflu et je cherche à mettre mon coeur à nu, à l'en débarrasser de tout ce qui l'entache, de tout ce qui n'est pas présentable. Ainsi grâce à cette Muse, j'avance, je m'élève. Mais, nourrie d'un sentiment aussi intense et explosif que la passion, cette adoration n'est que de courte durée. Et déjà je me lasse de ma Muse, la considérant indigne de ma folie. Mais la Muse a besoin d'être adorée pour survivre, et c'est à son tour, dans un élan d'instinct de conservation, d'essayer de me séduire. Et la Muse doit aiguiser son imagination, pour m'offrir quelque chose de nouveau et d'inattendu que j'aimerais adorer. Et ainsi, grâce à mes exigences toujours plus pointues, ma Muse avance et s'élève. Et sans cesse, nous dansons en virevoltant, sans jamais nous toucher. Et ensemble, en symbiose, nous construisons notre piste de danse loin des autres. Une nouvelle fois l'inspiration m'est venue. Une nouvelle fois elle a prit la forme d'un hommage à celle sans qui l'inspiration n'aurait pas de raison d'être. La boucle est bouclée.
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